Aération par ventilation répartie - source Aldes
L’aération est le principe de renouveler l’air ambiant d’un espace fermé afin d’en éviter la pollution atmosphérique interne. Un air sain permet une bonne hygiène de vie.
Le rôle de l’aération
L’aération d’un logement est un élément de base impactant l’hygiène de vie des habitants mais aussi la salubrité du lieu de vie. En effet, l’aération a plusieurs rôles :
- extraction de l’air pollué ;
- apport d’un air neuf et sain ;
- lutte contre l’humidité ;
- atteste du fonctionnement des appareils à combustion.
Les risques liés à un air vicié
Aérer un logement a pour but d’évacuer l’air accumulé et vicié. L’air stagnant au sein de nos logements en effet peut s’avérer nocif pour la santé. L’air vicié peut être dû à de l’humidité, aux moisissures ou aussi aux mauvaises odeurs. De plus, les composés organiques volatils se propagent sur le long terme et l’exposition excessive peut privilégier l'apparition de maladies. Cette catégorie regroupe :
- les composés chlorés issus des produits ménagers ;
- les formaldéhydes provenant des sols stratifiés, des vernis ou encore des laques ;
- les hydrocarbures dits aliphatiques tels que les aérosols, les colles, les cires ou encore les vernis ;
- les hydrocarbures dits aromatiques : papiers peints, peintures.
Cependant, ce ne sont pas les seuls composants nocifs que l’on peut trouver au sein d’un logement. Il est vrai que des molécules plus communes, mais toutes aussi dangereuses, ont pu être identifiées. Il s’agit principalement de :
- vapeurs d’eau favorisant la formation de micro-organismes ;
- tabac composé de substances cancérigènes ;
- monoxyde de carbone : un gaz indétectable qui peut provenir d’une mauvaise installation au gaz naturel par exemple ;
- amiante : un matériau pouvant provoquer des déchirures au niveau des cellules pulmonaires ;
- radon : un autre gaz émettant de la radioactivité. Ce gaz peut se trouver dans des matériaux de construction.
Les techniques d’aération
A l’heure actuelle, même si de nombreux logements neufs sont équipés d’une aération mécanique, beaucoup de logements plus anciens nécessitent une installation plus performante, voire une mise en place tout court. Voici donc un aperçu des possibilités pouvant être envisagées.
L’aération naturelle
L’aération dite naturelle permet une circulation de l’air mais elle est difficilement contrôlable. Elle peut néanmoins se faire :
- via les fenêtres : il est recommandé d’ouvrir 5 à 10 minutes ses fenêtres chaque jour afin d'effectuer un approvisionnement en air frais.
- via les grilles d’aération : positionnée en partie haute et basse dans un mur, la grille d’aération permet de faire entrer et sortir des flux d’air, renouvelant ainsi le climat intérieur des pièces.
L’aération mécanique
Plus performante, la VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) régénère l’air ambiant de façon contrôlée comme son nom l’indique, évitant ainsi un apport d’air trop froid.
De manière générale, les ventilations mécaniques sont composées d’entrées d’air disposées sur les menuiseries ou de bouches de soufflage directement installées dans les pièces principales de l’habitation. De plus, des bouches d’extraction sont indispensables dans toutes pièces disposant d’un point d’eau. Pour terminer, la cuisine se doit d’être équipée d’un dispositif permettant le passage à un plus grand débit. Cela se matérialise par une ficelle, un interrupteur ou encore par une télécommande faisant ainsi varier les débits.
L’air entre par les pièces de vie et est expulsé par les pièces dites de service (WC, buanderie, salle de bain, cuisine…).
Différents types de VMC sont disponibles sur le marché :
- une VMC simple flux fonctionne de manière à ce que l’air neuf arrive par les pièces principales avant d’être évacué par un groupe d’extraction installé dans une pièce de service. 2 types se différencient :
- autoréglable : peu importe les conditions extérieures et intérieures, la VMC simple flux autoréglable dispose de débits constants.
- hygroréglable : elle possède des débits variant selon l’humidité intérieure. L’air humide est ainsi éliminé plus rapidement.
- la VMC double flux est constituée de 2 circuits. Le premier injecte l’air nouveau au sein des pièces principales via les bouches d’insufflation tandis que le 2ème circuit récupère l’air pollué qu’il extrait par les locaux de service. Si la VMC comporte un récupérateur de chaleur, ce dernier servira à filtrer et préchauffer l’air extérieur, administré à l’aide d’un ventilateur. Il participera aussi à la récupération de la chaleur de l’air vicié filtré qui sera transférée au sein du circuit d’air nouveau.
- la VMC gaz : on la trouve uniquement dans les logements collectifs. Elle a un double rôle. Dans un premier temps, elle expulse l’air pollué des logements puis les gaz issus de la combustion d’une chaudière ou d’un chauffe-eau.
- une VMR (Ventilation Mécanique Répartie) : elle repose sur le même principe que la VMC standard à la différence que les éléments ne sont pas reliés entre eux. En effet, cette ventilation est composée d’aérateurs individuels placés au sein des pièces de service et de bouches d’insufflation. Cependant, ces unités ne sont pas reliées entre elles. Ce type de VMC est particulièrement conseillé pour une pose en rénovation.
Le puits canadien
Aussi appelé puits climatique ou encore puits provençal, cette solution est recommandée dans les zones assujetties à de fortes variations de températures. Cette technique repose sur l’enfouissement entre 1.5 et 3 m de tubes au sein desquels l’air extérieur afflue. En fonction de la période de l’année (estivale ou hivernale) l’air est refroidi ou réchauffé. Une ventilation permet d’introduire cet air au sein du logement. Cette technique relève de la géothermie.
La réglementation en lien avec l’aération
La réglementation hygiénique de 1969 est la 1ère norme imposant une aération générale et permanente pour les nouveaux logements.
En 1982, un arrêté relatif à l’aération des logements fixe les débits d’air à renouveler que ce soit par aération naturelle ou mécanique. Néanmoins, une aération naturelle est difficilement réglable. C’est pour cette raison que les VMC sont installées.
En fonction du nombre de pièces constituant le logement ainsi que du type de pièce, les débits ne sont pas les mêmes. Les débits qu’il faut veiller à respecter sont les suivants :
- pour une pièce principale, le débit de la cuisine devra être de 75 m³/h, de 15 m³/h pour la salle de bains et pour les toilettes ;
- pour 2 pièces principales, le débit de la cuisine sera de 90 m³/h et 15 m³/h pour la salle de bains et les toilettes ;
- pour 3 pièces principales, un débit de 105 m³/h est préconisé pour une cuisine, 30 m³/h pour une salle de bains et 15 m³/h pour les WC ;
- pour 4 pièces principales, il est nécessaire d’avoir un débit de 120 m³/h pour la cuisine, 30 m³/h pour la salle de bains et les WC ;
- pour 5 pièces principales, il faudra 135 m³/h pour la cuisine ainsi que 30 m³/h pour la salle de bains et les toilettes.
L’entretien
Concernant la phase de l’entretien, de nombreux éléments de nettoyage peuvent être effectués sans l’intervention d’un professionnel. Les bouches d’extraction des pièces de service doivent être régulièrement nettoyées. De même pour les bouches d’entrée d’air. Pour une VMC double flux, les filtres d’extraction et d'insufflation devront être changés chaque année.
Toutefois, l’entretien d’une VMC gaz est obligatoire tous les ans. Le professionnel effectuera un nettoyage des éléments, un contrôle des gaines et du bloc moteur mais aussi une expertise des entrées d’air ainsi qu’une mesure de débit et de dépression.
Actualités
Type: Analyse réglementaire
Type: Chroniques techniques