La fiche FDES au service de la construction
La fiche FDES entre dans l’idée de performance environnementale d’un produit. Munies de ce précieux sésame, les entreprises et les consommateurs divers pourront s’appuyer sur des données fiables afin de valider leurs choix en toute connaissance de cause.
Dans un concept de construction durable, elle permet de mieux mesurer les impacts environnementaux des matériaux et les incidences de la construction dans ce domaine.
Cette fiche de déclaration environnementale et sanitaire (FDES), en lien avec l’Analyse de Cycle de Vie (ACV) , s’appuie sur 11 critères pour déterminer cet impact environnemental. Ainsi, chaque fiche pourra aider à déterminer la performance environnementale globale d’une construction et incitera à retenir les produits les plus adaptés pour contribuer à ces bons résultats.
Qu’est-ce que la FDES ?
Les fiches de déclaration environnementales et sanitaires entrent dans une démarche volontaire des fabricants leur permettant de mettre en avant leur action au profit de l’écologie.
En rapport avec les normes, française XP P 01-064/CN et européenne NF EN 15804+A1, et à partir des données de l’Analyse de Cycle de Vie, il en découle différentes contributions : à la qualité sanitaire des espaces intérieurs, à la qualité sanitaire de l’eau et celle du produit à la qualité de vie à l’intérieur de la construction, pour déterminer ce qui est le plus opportun.
Ces fiches réservées aux produits de construction débouchent ainsi sur une déclaration environnementale de produit (EPD pour le terme anglais) qui permet d’effectuer des comparatifs, sous réserve que les études portent bien sur des éléments identiques, notamment sur l’Analyse de Cycle de Vie similaire, de la naissance à la fin de vie de produit.
Elles sont plus particulièrement utiles aux architectes et aux maîtres d’oeuvre lorsque ces derniers ont des objectifs de construction en Haute Qualité Environnementale (HQE), par exemple.
Quels sont les produits concernés ?
Comme annoncé précédemment, ces fiches concernent les produits de la construction afin de pouvoir déterminer des normes de construction en relation avec l’environnement.
A ce jour, il existe plus de 1.500 fiches de déclaration environnementale et sanitaire qui représentent ainsi plus de 35.000 produits, parmi lesquelles des FDES collectives, des FDES individuelles et des FDES sur-mesure, ce qui explique ces chiffres différents entre fiches et produits.
Elles ont une validité de 5 ans avant d’être révisées et sont classées par corps de métier et type de produit.
Ce que contient une FDES : les principes
La fiche de déclaration environnementale et sanitaire fait alors apparaître un certain nombre de données qui sont :
- la composition du produit (depuis les matières premières, les produits ajoutés, ses emballages, ce qui est nécessaire à son entretien, etc.) ;
- l’unité fonctionnelle du produit et sa durée de vie ;
- les indicateurs et leurs résultats de calcul qui donnent l’impact environnemental ;
- les indications de confort.
Le détail des éléments entrant dans la FDES
- L’Analyse de Cycle de Vie (ACV)
Elle a déjà fait l’objet d’un article par ailleurs. Pour les grandes lignes, elle consiste à prendre en compte tout l’impact environnemental, non seulement du produit et de ses composants, mais aussi de tout ce qui peut contribuer à son transport, à son stockage, à son emballage, à son fonctionnement ou sa mise en place, à son entretien, voire à son recyclage ou sa fin de vie.
Sont alors recensées toutes les ressources naturelles et énergétiques nécessaires, depuis ses origines jusqu’à sa fin, durant toutes les étapes de sa vie. - L’Unité Fonctionnelle (UF)
C’est ce qui est demandé à un matériau, par exemple, sa résistance, ses qualités isolantes, voire même ses capacités à laisser circuler l’eau, l’électricité, ou autres.
Cette unité fonctionnelle détient alors une durée de vie, qu’elle corresponde à celle du produit (durée de vie technique ou DVT), ou à celle de l’ouvrage terminé. Ce qui permettra de déterminer un flux de référence par le rapport entre les produits et la durée.
Les indicateurs d’impact
De cette analyse découlent des indicateurs d’impact que sont :
- la consommation des ressources énergétiques : elle provient de l’Analyse de Durée de Vie et recense toutes les énergies consommées, qu’elles soient renouvelables ou non ;
- l’épuisement des ressources : il concerne les ressources naturelles non-renouvelables et calculées selon les stocks, les coûts d’exploitation et la consommation au niveau mondial ;
- la consommation d’eau : celle consommée tout le long du cycle de vie ;
- le changement climatique : prend en compte la liaison du produit avec l’augmentation de l’effet de serre (produit contenant du dioxyde de carbone, du méthane, du protoxyde d’azote, etc.) ;
- la pollution de l’air : l’impact du produit sur l’air de l’environnement ;
- la pollution de l’eau : idem mais sur l’eau ;
- les déchets solides : prend surtout en compte le volume des déchets afin de déterminer les nécessités de stockage de ces déchets ;
- l’acidification atmosphérique : certains produits se transforment en acides et, par ruissellement, produisent des effets néfastes sur tout ce qui touche l’environnement ;
- la destruction de la couche d’ozone : essentiellement due à des produits contenant du CFC ou du HCFC ;
- la formation d’ozone photochimique : cet ozone des couches d’atmosphère inférieures est dangereux et provoqué par les UV sur l’oxygène contenu dans l’air.
Les études des produits
Si ce qui ressort de cette fiche de déclaration environnementale et sanitaire est utile dans le cadre des normes à respecter selon le classement du bâtiment, il doit aussi être utilisé dans d’autres soucis.
Tout d’abord dans celui de la qualité sanitaire du logement en lui-même pour ses occupants, qu’il s’agisse de la qualité de l’air intérieur, en relation avec tous les risques inhérents, qu’il soit question de monoxyde de carbone, de dioxyde carbone, de radon, de rayonnement, de poussières et autres, dangereux à plus ou moins long terme. Mais aussi pour la qualité sanitaire de l’eau en fonction de sa résistance aux chocs thermiques et aux biocides, de ses propriétés organoleptiques (apparence, goût, texture, odeur) ou son aptitude au contact de l’eau potable.
Mais le confort sur des domaines comme l’hygrothermie, l’acoustique, le visuel ou l’olfactif sont aussi des éléments qui doivent être retenus.
Savoir faire / Parole d'expert
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