La caméra thermique permet de visualiser les ponts thermiques
Dans un bâtiment, un pont thermique désigne une zone où la résistance thermique du bâtiment est moins bonne que celle permise par l’enveloppe étanche du reste de l’infrastructure. Un pont thermique est généralement synonyme de courant d’air.
La résistance thermique d’un bâtiment
Pour éviter les déperditions de chaleur en hiver, la présence de ponts thermiques nécessite la réalisation de travaux de rénovation de l’isolation d’un bâtiment. En effet, les variations de la résistance thermique d’un logement ou de tout autre type d’infrastructure sont un signe de rupture de la barrière isolante protégeant l’édifice. Les ponts thermiques apparaissent généralement :
- à l’endroit où se rejoignent deux matériaux différents (entre un mur et une fenêtre par exemple) ;
- au niveau des angles (lorsque l’isolant est installé verticalement, puis horizontalement).
Ainsi, trois types de ponts thermiques peuvent être identifiés :
- les ponts thermiques linéaires ;
- les ponts thermiques ponctuels ;
- les ponts thermiques structurels.
Les ponts thermiques linéaires
Au niveau des jonctions entre deux parois, il est possible de trouver des ponts thermiques linéaires. Ce sera notamment le cas entre la paroi horizontale du sol (plancher) et les parois verticales (mur). Les ponts thermiques linéaires sont les plus courants. Les principaux endroits où ils peuvent être retrouvés sont les suivants :
- jonction entre le mur extérieur et le plancher bas ;
- jonction entre le mur extérieur et le plancher haut ;
- jonction entre le mur extérieur et le mur de refend (mur porteur intérieur séparant les différentes pièces) ;
- jonction entre le mur extérieur et le plancher intermédiaire ;
- jonction entre le balcon et la dalle.
Les ponts thermiques peuvent également apparaître à des endroits auxquels on pense le moins comme le pourtour des menuiseries ou encore le seuil des portes. Lors de l’installation des gaines et des conduits, il faut être extrêmement vigilant aux ponts thermiques pour éviter les mauvaises surprises.
Les ponts thermiques ponctuels
C’est au niveau de la jonction entre trois parois différentes que peuvent être identifiés les ponts thermiques ponctuels. On les trouve donc au niveau des coins, dans l’angle où se retrouve le sol et deux murs.
Les ponts thermiques structurels
Les ponts thermiques structurels, quant à eux, apparaissent suite à la mise en place de l’isolation. Ils sont directement liés à la technique de pose utilisée. Ce type de pont thermique apparaît donc lors de la construction du bâtiment. Plusieurs matériaux sont assemblés entre eux par des procédés comme le vissage ou le collage, pouvant être à l’origine de ponts thermiques.
La réglementation thermique 2012 (RT 2012)
La réglementation thermique 2012 est venue renforcer les exigences en termes d’isolation des logements, notamment. L’objectif de cette réglementation est de réduire fortement la consommation d’énergie en France en améliorant les performances thermiques des bâtiments. Limiter les ponts thermiques est donc au coeur de cette démarche, qui devrait encore se voir renforcer avec la réglementation thermique 2020 (RT 2020).
Afin de limiter les déperditions énergétiques causées par les ponts thermiques, la réglementation de 2012 prévoyait à l’article 19 de l'arrêté du 26 octobre 2010 que « Le ratio de transmission thermique linéique moyen global, Ratioψ, des ponts thermiques du bâtiment n'excède pas 0,28 W/(m² SHONRT.K). Ce ratio est la somme des coefficients de transmission thermique linéiques multipliés par leurs longueurs respectives, pour l'intégralité des ponts thermiques linéaires du bâtiment, dus à la liaison d'au moins deux parois, dont l'une au moins est en contact avec l'extérieur ou un local non chauffé. » De plus, « Le coefficient de transmission thermique linéique moyen des liaisons entre les planchers intermédiaires et les murs donnant sur l'extérieur ou un local non chauffé ne doit pas excéder 0,6 W/(m.K). »
Les conséquences des ponts thermiques
La conséquence majeure des ponts thermiques dans un bâtiment est les déperditions énergétiques qu’ils entraînent, en hiver comme en été. En effet, lors de la saison froide, ils entraînent des pertes de chaleur conséquentes que le système de chauffage doit compenser pour que les résidents bénéficient d’une température confortable à l’intérieur du logement. Lors de la saison chaude, le même problème est à prévoir avec la climatisation. Si vous n’avez pas de système de climatisation installée, il fera forcément plus chaud dans votre logement du fait de ces ponts thermiques.
Attention, lorsque vous choisissez votre système de chauffage, si votre logement est mal isolé, cela devra être pris en compte. Sinon, le dimensionnement de l’installation de chauffage ne sera pas adapté aux besoins du bâtiment.
Les ponts thermiques sont la cause de d’autres conséquences, parmi lesquelles :
- les problèmes d’humidité ;
- les sensations de paroi froide ;
- la détérioration prématurée du bâtiment.
Les problèmes d'humidité
Condensation et humidité risquent de s’installer dans votre bâtiment si vous ne luttez pas contre les ponts thermiques. Ces deux conséquences seront ensuite responsables de l’apparition de moisissures, de condensation, de champignons, de mérules, et autres. De plus, un air trop humide n’est pas sain pour les résidents au quotidien, on parle alors d’air vicié. Il est très important dans un tel cas d’aérer de manière conséquente le logement, surtout dans les bâtiments neufs.
Les problèmes d’humidité peuvent être la cause d’allergies chez les personnes les plus fragiles, les vêtements ne seront pas agréables au toucher et des mauvaises odeurs peuvent également se faire ressentir.
Des appareils d’assèchement de l’air comme les déshumidificateurs permettent de lutter en partie contre les problèmes d’humidité, mais ils ne règlent pas les problèmes à la source. De plus, leur consommation électrique est élevée.
Les sensations de paroi froide
Le froid se ressent au niveau des ponts thermiques et donne l’impression que les parois sont froides. Cette conséquence est assez inconfortable pour les résidents. Ainsi, la température dans la pièce peut tout à fait être agréable mais une différence de température notable pourra se faire ressentir entre l’air dans la pièce et les parois.
La détérioration prématurée du bâtiment
Ne pas lutter contre les ponts thermiques d’un bâtiment peut entraîner de nombreux problèmes comme la détérioration accélérée des matériaux de construction. Une mauvaise isolation rendant un bâtiment plus humide, cette dernière fragiliser les matériaux de doublage et les structures poreuses. Des poutres en bois auront tendance à pourrir, etc.
Rénover son isolation pour lutter contre les ponts thermiques
Pour lutter contre les ponts thermiques et bénéficier d’une isolation performante assurant la qualité de vie des résidents, il est possible de mettre en place une isolation thermique par l’intérieur ou une isolation thermique par l’extérieur. L’enveloppe du bâtiment doit, dès la construction, être pensée en termes de choix des matériaux et de méthodes d’installation. C’est la solution idéale pour limiter les ponts thermiques. Toutefois, dans les bâtiments anciens, des travaux de rénovation doivent être mis en place pour répondre aux exigences actuelles. Réduire les déperditions énergétiques et une excellente solution pour réduire votre facture énergétique.
En quoi consiste l’isolation thermique par l'intérieur ?
L’une des solutions pour lutter contre les ponts thermiques en rénovation est de procéder à une isolation par l’intérieur du bâtiment. Différentes techniques sont à mettre en place en fonction du type de ponts thermiques identifié.
Ainsi, une chape flottante sur isolant est l’idéal pour les ponts thermiques situés au niveau de la jonction entre les murs extérieurs et les planchers bas. La technique permet de désolidariser les deux éléments du bâti en y insérant un isolant.
Les planelles isolantes, quant à elles, sont utilisées contre les ponts thermiques situés dans un mur de maçonnerie. Elles assurent la continuité de l’isolation aux extrémités des matériaux. Toutefois, les rupteurs thermiques sont largement plus utilisés que les planelles isolantes. Un rupteur thermique ou un rupteur de pont thermique permet d’obtenir une isolation continue. Pour cela, des aciers de structure permettent de relier le plancher au mur. L’objectif principal du rupteur thermique est de réduire l’écart de température entre l’air ambiant et la surface de la dalle pour éviter les problèmes de condensation et provoquer un meilleur confort de vie pour les résidents.
La dernière solution d’isolation thermique par l’intérieur est le béton léger structurel. C’est une solution dont les performances thermiques sont plus élevées que celles des bétons standards. Ce type de matériau convient parfaitement pour réduire les déperditions thermiques au niveau des façades et des pignons de bâtiment.
En quoi consiste l’isolation thermique par l'extérieur ?
L’isolation thermique par l’extérieur est relativement efficace pour éliminer la plupart des ponts thermiques de votre bâtiment. C’est une solution d’isolation qui permet d’apporter une grande inertie thermique, ce qui garantit le confort des résidents en été comme en hiver. L’air respiré est moins humide et plus sain puisqu’une bonne isolation permet de lutter contre l’apparition de moisissures et contre la condensation. De plus, contrairement à l’isolation par l’intérieur, l’isolation par l’extérieur permet d’éviter de perdre de la place en surface habitable, ce qui est un véritable atout pour les petits appartements, notamment.
Si l’isolation thermique par l’extérieur garantit l'homogénéité thermique de la paroi, elle n’est toutefois pas capable d’éviter tous les ponts thermiques. Certains sont en effet plus difficiles que d’autres à traiter. D’une manière générale, ce type de travaux permet tout de même d’augmenter les performances thermiques globales du bâtiment.
Notez toutefois que le coût d’une isolation thermique par l’extérieur lors de travaux de construction représente un tarif élevé. Sachez également que l’étanchéité du bâtiment doit être bonne pour éviter la dégradation de l’isolant. En rénovation, ce type de travaux modifié l’apparence de la façade si vous optez pour une ventilation sous bardage. Cependant un isolant dur sous enduit permet d’obtenir la même apparence que pour une maison traditionnelle.
Pour les ponts thermiques les plus difficiles à traiter, il sera possible d’installer :
- un isolant dur enterré pour les jonctions entre les planchers bas et les murs extérieurs ;
- un isolant entre la couvertine et le mur pour régler les problèmes de ponts thermiques entre les jonctions de planchers hauts et les murs extérieurs ;
- une dalle balcon dissociée du bâtiment pour la jonction entre le plancher et le balcon, etc.
Savoir faire / Parole d'expert
Type: Savoir-faire
Type: Parole d'expert
Actualités
Type: Actualité ThermPresse
Type: Chroniques techniques
Auteur: Bernard REINTEAU
Auteur: Bernard REINTEAU