Pénétration de particules dans l’appareil respiratoire
S’il est souvent question de la pollution de l’air extérieur dans les villes, il est également important de s'intéresser à la qualité de l’air intérieur dans les bâtiments. En effet, l'air intérieur des maisons révèlent un taux de pollution qui peut être deux à cinq fois plus élevé que l’air que nous respirons à l’extérieur.
La qualité de l'air intérieur dans un bâtiment
La pollution de l’air intérieur peut avoir des influences néfastes sur la santé des habitants, raison pour laquelle il est primordial de pouvoir évaluer la qualité de l’air à l’intérieur d’un logement, afin de mettre en place les dispositifs adaptés au traitement de l’air. Pour cela, il est notamment possible d’avoir recours à un diagnostic de la qualité d’air intérieur.
Il est estimé que la population passe à peu près 80 % de son temps à l’intérieur de bâtiment (domicile, travail, moyens de transports, etc.). Ces chiffres prouvent l’importance à porter à la pollution de l’air intérieur, puisque nous y sommes encore plus exposés qu’à la pollution de l’air extérieur.
Les risques sur la santé
La pollution de l’air intérieur peut avoir de nombreuses conséquences sur le bien-être et la santé des habitants. Ainsi, une mauvaise qualité de l’air peut avoir des effets plus ou moins importants comme :
- une gêne olfactive ;
- des problèmes de somnolence ;
- des irritations de la peau et des yeux, etc.
Toutefois, lorsque l’air intérieur d’un bâtiment est pollué, des conséquences plus graves peuvent également être identifiées, comme :
- l’apparition de pathologies aiguës ou chroniques ;
- leur aggravation lorsque les habitants en souffraient déjà au préalable.
Ces pathologies peuvent être diverses, en commençant par les allergies respiratoires ou l’asthme mais en allant jusqu’à des pathologies graves entraînant des intoxications invalidantes, des cancers, ou encore des intoxications mortelles.
Les obligations légales
Afin d’assurer la sécurité des habitants, la loi prévoit comme une obligation légale qu’un système de ventilation efficace soit installé à l’intérieur des bâtiments à destination d’habitation dès lors qu’ils ont été construits après 1982. La raison de cette réglementation repose sur le fait que les performances d’isolation des bâtiments construits avant cette date sont bien moins élevées. Ainsi, les capacités de ventilation naturelle de tels bâtiments sont bien plus importantes. Toutefois, cela signifie aussi que les déperditions thermiques sont bien plus nombreuses et ce type de bâtiment n’est confortable ni en hiver ni en été. Il induit, de plus, des surconsommations importantes en termes de chauffage et de climatisation.
Pour être plus favorable à l’environnement, pour limiter la consommation d’énergie, pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et pour assurer un meilleur confort aux habitants, les professionnels du bâtiment développent donc des logements à haute performance énergétique et environnementale. La qualité intérieure de l’air ne doit toutefois pas être oubliée.
Comment obtenir un air de qualité à l’intérieur d’un bâtiment ?
Pour bénéficier d’un air intérieur de qualité, lors de travaux de construction ou de travaux de rénovation, les professionnels du bâtiment doivent mettre en place deux stratégies concomitantes :
- installer des équipements pour assurer le renouvellement de l’air intérieur de manière efficace et filtrée ;
- limiter au maximum l’émission de polluants générés par certains matériaux de construction ou de rénovation.
En effet, la pollution de l’air intérieur est largement affectée par les caractéristiques du bâtiment. Le type de peinture utilisé pour le revêtement des murs, par exemple, peut avoir des conséquences sur la qualité de l’air intérieur. La pollution de l’air intérieur d’un logement peut également trouver sa source dans d’autres raisons, comme le tabagisme, par exemple.
Les sources d’émission des polluants de l’air intérieur
La pollution présente dans l'extérieur lorsque que vous ouvrez vos fenêtres afin d'aérer votre logement n'est pas la seule source de pollution de l'air intérieur. Les sources d’émission d'éléments polluants peuvent donc être variées :
- les matériaux de construction du bâtiment ;
- les appareils de combustion comme :
- les chaudières ;
- les chauffe-eaux ;
- les poêles, etc.
- le mobilier ;
- les animaux domestiques ;
- le tabagisme, etc.
Les principaux polluants auxquels nous sommes exposés à l’intérieur d’un bâtiment sont les suivants :
Famille de polluants |
Composition |
Polluants physiques |
les fibres et les particules comme :
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Polluants chimiques |
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Polluants biologiques |
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Autres polluants |
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Les métiers du bâtiment et la qualité d’air intérieur
Afin d’assurer une bonne qualité de l’air dans les bâtiments, les corps de métiers intervenant lors de travaux de construction et de rénovation ont un rôle très important à jouer pour sensibiliser leurs clients. En effet, lors d’un tel projet, une réflexion doit être menée autour des matériaux de construction ou de rénovation utilisés. Les conseils au préalable ou à l’issue des travaux, mais aussi la réalisation des travaux eux-mêmes est tout aussi importante pour assurer la qualité de l’air à l’intérieur du logement.
Choisir des matériaux peu émissifs
Diminuer le nombre de sources de polluants dans une maison permet de réduire les besoins de traitement de l’air. Ainsi, les matériaux d’isolation, de revêtement des murs, mais également les éléments de décoration dans votre logement comme les meubles ont toutes leur importance. Ainsi, en construction comme en rénovation, mieux vaut favoriser les matériaux faiblement émissifs qui permettent de limiter les émissions de composés organiques volatiles et semi-volatiles.
Depuis 2012, tous les matériaux de constructions, mais également tous les éléments de décoration susceptibles d’être en contact avec l’air doivent obligatoirement faire l’objet d’un étiquetage qui permet de savoir leur émission de polluant. Cela concerne aussi bien :
- les revêtements de sols ;
- que les isolants ;
- les peintures ;
- les colles ;
- les lasures ;
- les vernis, etc.
L’étiquetage doit mentionner le taux de formaldéhyde ainsi que le taux d’émission totale des composés organiques volatiles (COV).
Attention, sélectionner des matériaux peu émissifs concerne également :
- le mobilier ;
- les produits d’entretien, etc.
Les fortes émissions de polluants sont symbolisées par la lettre C. Les matériaux de construction et de décoration ayant un faible niveau d’émission sont ont pour indications la lettre A+.
Le diagnostic de la qualité de l’air intérieur
Pour dépolluer l’air intérieur d’un logement, il faut savoir quelles sont les causes de sa mauvaise qualité. Pour cela, il est possible de mettre en place un diagnostic de la qualité de l’air intérieur. Celui-ci peut s’effectuer via :
- des capteurs domotiques ;
- l’intervention de spécialistes qualifiés.
Les capteurs domotiques
Les capteurs domotiques ce sont des objets connectés qui permettent d’analyser en temps réel la qualité de l’air dans un logement. Selon le type d’équipement choisi, ils sont en capacité :
- d’alerter les résidents lorsque le niveau de pollution de l’air intérieur atteint un certain seuil ;
- de mettre à disposition les données enregistrées via une application sur votre smartphone.
Si vous optez pour des capteurs domotiques, comptez entre 100 et 300 €.
L’intervention d’un expert
Un professionnel peut réaliser un diagnostic de la qualité de l’air pour un prix compris entre 400 et 600 €. Pour cela, il se rendra à votre domicile afin de faire les tests nécessaires à l’émission d’un rapport détaillé en conclusion duquel il vous orientera vers les meilleures solutions de dépollution de l’air de votre intérieur en fonction des causes identifiées.
La ventilation naturelle et la ventilation mécanique
Les habitations les plus récentes disposent de capacités d’isolation très performantes qui nécessitent l’installation de système de ventilation mécanique. Si aérer une pièce est nécessaire, il s’agit d’une technique de ventilation naturelle qui ne suffit pas dans les bâtiments neufs pour éliminer l’accumulation des éléments polluants. Il faut donc combiner cette pratique avec l’installation d’une VMC adaptée.
Type de ventilation |
Type de bâtiment compatible |
ventilation naturelle |
nécessaire pour tous types de bâtiments |
VMC simple flux autoréglable |
ne convient pas pour les bâtiments basse consommation, les maisons passives, etc. |
VMC simple flux hygroréglable |
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VMC double flux |
parfaitement adapté aux bâtiments disposant de capacités d’isolation élevées |
VMC double flux réversible |
|
ventilation mécanique ponctuelle |
convient tout particulièrement pour des travaux de rénovation (lorsque la mise en place d’une VMC n’est pas possible) |
Pour qu’un système de ventilation soit efficace, aucun autre type de circulation de l’air ne doit venir gêner le fonctionnement de l’appareil. Cela sous-entend notamment que l’isolation thermique du bâtiment doit être performante, tout comme l’enveloppe d’étanchéité. De plus, lorsque vous disposez d’une cheminée ou d’un insert dans votre domicile, les bouches d’entrées et de sorties d’air doivent être placées de manière à ne pas gêner leur fonctionnement. il en va de même pour une hotte de cuisine.
La ventilation naturelle
La principale habitude à prendre pour garantir la qualité de l’air présent dans votre logement est d’aérer quotidiennement votre habitation tout au long de l’année, en ouvrant les fenêtres, tout simplement.
D’autres techniques de ventilation naturelle consistent à faire installer des grilles de ventilation. L’une doit être placée sur le mur au niveau du sol et l’autre, sur le mur mais en étant proche du plafond. Ce type de procédé permet la circulation de l’air dans le logement. Le courant d’air ainsi créé permet d’évacuer :
- les mauvaises odeurs ;
- l’humidité présente à l’intérieur.
La ventilation mécanique contrôlée
Le principe de fonctionnement d’une ventilation mécanique contrôlée, ou VMC, est de permettre une ventilation permanente de l’air dans un logement afin de permettre l’extraction de l’air vicié et la circulation d’un air propre et sain à l’intérieur de votre logement.
La réglementation thermique impose, dans le cadre de travaux de rénovation, que la consommation maximum du système de ventilation soit de 0,25 Wh/m³. Voici les différents systèmes de VMC que vous pouvez installer à votre domicile :
- la VMC simple flux autoréglable ;
- la VMC simple flux hygroréglable ;
- la VMC double flux ;
- et la VMC double flux réversible.
La VMC simple flux autoréglable
La ventilation mécanique contrôlée simple flux autoréglable, ou VMC simple flux autoréglable, est un système basique qui permet de faire entrer de l’air provenant de l’extérieur et d’extraire celui présent dans le logement. Pour cela, des bouches d’aération permettent de faire circuler l’air de l’intérieur à l’extérieur. Le débit d’air est constant et ne prend pas compte les conditions climatiques extérieures, le taux d’humidité intérieur, la qualité de l’air, etc.
Ce sont les habitants qui l’allument ou l’éteignent.
Ce type de VMC est conseillé dans une salle de bains par exemple. La ventilation peut ainsi être enclenché le temps de l’utilisation de cette pièce, puis éteint. En effet, en été, ce type de VMC a l’inconvénient de réchauffer une pièce. En hiver, il l’a refroidi. En effet, l’air entrant n’est pas traité comme au travers d’une VMC double flux.
La VMC simple flux hygroréglable
La ventilation mécanique contrôlée simple flux hygroréglable, ou VMC simple flux hygroréglable, fonctionne sur le même principe que le précédent modèle explicité, à la différence près que le réglage de l’équipement ne se fait pas manuellement. Ainsi, elle se déclenche en fonction du taux d’humidité capté dans la pièce.
C’est une solution qui permet d’optimiser l’usage de la VMC. En effet, les débits d’air ne sont extraits que lorsque cela est nécessaire. La qualité de l’air intérieur est ainsi garantie et les déperditions énergétiques sont moins importantes qu’avec une VMC simple flux autoréglable.
La VMC double flux
La ventilation mécanique contrôlée double flux, ou VMC double flux, est la solution la plus performance en termes de ventilation de l’air intérieur. En effet, son principe de fonctionnement permet de faire de réelles économies de chauffage sans gaspillage. On estime que la différence entre une VMC simple flux autoréglable et une VMC double flux est comprise entre 15 et 20 % de consommation de chauffage en moins. La différence est moins importante avec une VMC simple flux hygroréglable, mais représente quand même 10 %.
Le principe de fonctionnement de la ventilation mécanique contrôlée double flux est différente du fait qu’elle est capable de récupérer les calories présentes dans la chaleur de l’air extrait du logement afin de l’utiliser comme énergie pour réchauffer (ou refroidir) l’air entrant dans l’habitacle.
La VMC double flux réversible
La ventilation mécanique contrôlée double flux réversible, ou VMC double flux réversible, permet, en plus, de refroidir l’air entrant en été. Ce qui permet de pouvoir bénéficier d’une solution de climatisation légère du logement.
La ventilation mécanique contrôlée double flux est un système silencieux qui est vivement recommandé dans les bâtiments où les performances d’isolation sont élevées. S’il s’agit d’une solution plus coûteuse, il s’agit également d’une solution bien plus performante et limitant les déperditions énergétiques.
La ventilation mécanique ponctuelle
La ventilation mécanique ponctuelle est une alternative possible aux différents systèmes de VMC. Elle est principalement installée lors de travaux de rénovation est uniquement dans le cas où la mise en place d’un système de ventilation mécanique contrôlée est impossible. Son principe de fonctionnement se compose d’extracteurs à ventilateurs motorisés. Ceux-ci ont pour rôle d’extraire les polluants de manière ponctuelle. La ventilation mécanique ponctuelle peut donc prendre la forme d’une hotte dans une cuisine, par exemple.
Il est possible d’installer une ventilation mécanique ponctuelle dans n’importe quelle pièce d’un logement. Son inconvénient est le bruit de l’équipement lorsque la ventilation est en route. Il est possible d’équiper ce type d'appareil avec :
- un détecteur de présence ;
- des commandes automatiques, etc.
Pose d’une VMC
Afin de permettre l’excellence de la qualité de l’air à l’intérieur du logement, il faut du matériel adéquat, mais également une mise en place impeccable. Ainsi, un professionnel du bâtiment pourra vous aider à sélectionner le type de ventilation adapté à votre logement en fonction de la taille de celui-ci mais également en fonction de son orientation par rapport au soleil.
De même, il vous renseignera sur les endroits les plus adaptés pour mettre en place des bouches d’extraction de l’air et le nombre nécessaire.
Afin de pouvoir bénéficier d’aides et de subventions dans le cadre de travaux de rénovation en faveur des économies d’énergie dans les bâtiments, il vous faudra impérativement sélectionner un professionnel RGE (Reconnu Garant de l'Environnement) pour la réalisation de la main d’oeuvre et l’achat des fournitures.
Type de système de ventilation |
Prix des travaux |
Installation d’une VMC simple flux |
500 à 1 000 € |
Installation d’une VMC double flux |
2 000 € minimum |
Entretien d’une VMC
Afin de garantir la qualité de votre système de ventilation, un entretien régulier doit être effectué. Lors de l’installation d’une VMC à votre domicile par un professionnel certifié RGE, il est tout à fait possible de souscrire à un contrat d’entretien avec lui. Cela permet de bénéficier d’une opération de maintenance à échéance prédéfinie pour le maintien de l'efficacité du système.
Les filtres d’une VMC double flux doivent être changés tous les 6 mois. Sans cette intervention, ils s’encrassent et la qualité de l’air intérieur est largement amoindrie.
Solutions complémentaires d’épuration de l’air intérieur
Afin de limiter les risques d’exposition à un air intérieur vicié, il convient de mettre en place les solutions d’épuration adaptée. Cette démarche commence par la ventilation naturelle des espaces de vie et de travail. Des dispositifs peuvent ensuite renforcer la qualité de l’air intérieur comme les appareils autonomes, les systèmes de ventilation mécanique, etc.
Les plantes dépolluantes
Une autre solution en faveur de l’environnement pour assurer une qualité de l’air intérieur satisfaisante et de choisir des plantes dépolluantes. En effet, les plantes absorbent le gaz carbonique présent dans l’air que vous respirez dans votre logement. Pour cela, elles se nourrissent par photosynthèse. Il est possible d’en placer dans toutes les pièces de la maison, même dans la chambre. Elles permettront ainsi d’améliorer sensiblement la qualité de l’air dans votre logement.
Les plantes dépolluantes que nous vous conseillons sont :
- le lierre ;
- la fougère ;
- les azalées ;
- le ficus ;
- le dracéna, etc.
En effet, elles ont l’avantage d’absorber le gaz carbonique, mais également les odeurs présentes dans l’air.
Savoir faire / Parole d'expert
Type: Savoir-faire
Type: Savoir-faire
Actualités
Type: Chroniques techniques
Type: Chroniques techniques
Type: Chroniques techniques
Auteur: Dominique BIDOU